C'est un dessert
provençal et méridional traditionnel, confectionné notamment à l'occasion du
gros souper, le repas du réveillon de Noël.
François Marchetti,
curé de paroisse d'un quartier de Marseille, les cite sans en donner le
chiffre, en 1683, dans son Explication des usages et coutumes des Marseillais.
Il retient les fruits frais ou secs et la pompe à l'huile qui « régalent les
gens les deux derniers jours » avant Noël. Mais il s'attarde plus sur l'usage
des trois nappes blanches qui recouvrent la table sur laquelle sont disposés
treize pains, les douze petits représentant les apôtres et le plus grand le
Christ.
Entre 1783 et 1787,
Laurent Pierre Bérenger, rédige ses Soirées provençales ou Lettres de M.
Bérenger écrites à ses amis pendant ses voyages dans sa patrie. Il consacre un
chapitre aux desserts de Noël dont il dresse un inventaire. Il cite les figues,
les raisins frais et secs, les pruneaux de Brignoles, les oranges, les pommes,
les poires, les cédrats confits, les biscuits, les nougats mais n'indique aucun
chiffre.
Au début du XIXe
siècle, Aubin-Louis Millin de Grandmaison quitte Paris pour entreprendre un
Voyage dans les départements du Midi de la France. Il fait publier son ouvrage
en 1808 et décrit une fête de Noël qu'il a passée à Marseille. L'inventaire des
desserts, toujours non chiffré, est quasiment le même que celui de Bérenger.
Dans les années 1820, le préfet Christophe de Villeneuve-Bargemon fait dresser la Statistique du département des Bouches-du-Rhône. Un de ses buts est de répertorier les us et coutumes du département. Pour la première fois, il y est fait nominativement allusion au gros soupé et aux calenos. Ceux-ci sont décrits comme des « desserts plus ou moins splendides selon l'aisance des familles, qui consistent en gâteaux, fruits secs, confitures, biscuits et sucreries, pompes et châtaignes qui ne manquent jamais »
La naissance des
treize desserts
La première mention
des treize desserts n'apparaît qu'en 1925. Dans un numéro spécial de Noël du
journal La Pignato, un écrivain d'Aubagne, le docteur Joseph Fallen, majoral du
Félibrige, affirme : « Voici une quantité de friandises, de gourmandises, les
treize desserts : il en faut treize, oui treize, pas plus si vous voulez, mais
pas un de moins ».
Dans son énumération, viennent en tête les pachichòis, autre nom des quatre mendiants (figue, amande, noix et raisin sec) qui doivent servir pour faire le nougat du pauvre ou nougat des capucins. Suivent les noisettes, les pistaches, et le raisin muscat. Puis viennent les "sorbes", les dattes, les pommes, les poires, les oranges et « le dernier melon un peu ridé ». La liste s'allonge avec les grappes de clairette, les pots de confiture, l'eau de coing, les châtaignes au vin cuit. Puis arrivent les desserts de tradition, la pompe à l'huile d'olive, la fougasse, les oreillettes, les nougats blanc, noir et rouge, les petits biscuits et les sucreries, et même du fromage.
- 600 g de farine tamisée.
- 1 cube de levure de boulanger (40 g environ).
- 150 g de sucre en poudre.
- 2 œufs entiers et 1 jaune pour dorer.
- 1 demi verre d'huile d'olive vierge première pression (100-150 ml)
- 2 cuillères d'eau de fleurs d'oranger selon le goût de chacun.
- 1 zeste d'orange râpé.
- 1 verre d'eau tiède.
- 1 pincée de sel.
Délayer la levure dans
un peu d'eau tiède avec 100 g de farine et une pincée de sucre. Laisser reposer
ce levain dans un endroit tiède pendant 2 heures.
Dans un saladier,
verser le reste de la farine, l'huile d'olive, le sucre, les œufs entiers, une
pincée de sel, l’eau de fleur d'oranger, le zeste d'orange et un demi-verre
d'eau. Bien malaxer l'ensemble (on peut utiliser un robot à la vitesse
minimum), puis incorporer le levain de façon homogène.
Mettre la pâte en
boule dans un saladier, recouvrir d'un torchon et laisser gonfler 3 heures dans
un endroit tiède.
Étaler la pâte en
disque de 2 cm d'épaisseur environ sur une plaque huilée après l'avoir un peu
pétrie à la main pour chasser l'air, pratiquer des entailles rayonnantes à 2 ou
3 cm du centre du disque et laisser reposer encore 1 heure.
On peut préférer la
pompe de Noël au beurre, dans ce cas remplacer l'huile d'olive par 200 g de
beurre fondu et refroidi ; la préparation et les temps de repos de la pâte
restant les mêmes.